Un certain âge

Avec l’expérience des années vécues ici- bas, la carapace s’endurcit, cette envie d’embrasser, voire de serrer dans ses bras un être aimé se matérialise non dans les actes, mais dans l’esprit. Par des raisons qui dépassent notre entendement, nous regardons s’éloigner le beau regard bleu comme l’océan. Il nous laisse encore entrevoir l’espoir, quand celui-ci se retourne pour nous chuchoter: « allez ça suffit! Tu ravales ta fierté, et tu viens déverser les larmes de ton corps. »

Le romantisme nous propose cette solution, mais encore une fois, par les voies inexplicables de la raison, il n’a pas d’autres choix que de tourner les talons, et il passe son chemin pour créer autour de lui une indifférence alarmante.

Peut-on parler de regrets éternels, quand on récapitule les tranches d’une vie?

A vouloir lui donner un autre aspect, en condamnant ses propres choix du moment, en fait si l’on a encore une dose de sincérité, nous n’avons jamais oublié le beau regard bleu océan. Les vagues dans leur incessant va- et- vient emportent nos rêves vers des contrées, où le temps n’est plus compté!

 

La femme est-ce labyrinthe complexe, où à tout moment les hommes pensent avoir trouvé le bon chemin, pour un peu mieux comprendre ces dernières, alors qu’en fait les hommes passent leur vie entière à essayer d’être les confidents uniques en ce monde.

Malgré tout, la vie leur échappe, car ils tournent en rond pour être encore un peu plus perdus. Le silence représentatif de la femme cache de lourds secrets, des rêves de libertinage, des scènes violentes et dramatiques par son côté aventureux, des fuites lointaines aux nuits douces.

Ces nuits qui déposent dans la froideur du matin cette parure charnelle, qui laisse planer le doute et le trouble chez la gent- masculine .

Sous le masque de la faiblesse, les hommes se donnent une forme de force intérieure, et pourtant sans la compagnie de la femme leur regard devient soudain très flou.

Certainement une perte des sens, caractéristique de ce que l’homme est un dessin rapporté, voire une esquisse quelque peu caricaturée. Et qui sait peut-être une forme inachevée, pour qu’à son tour les traits apparaissent à la lumière du jour! Quand ce dessin va prendre un semblant de vie, il peut bien représenter une mer déchaînée, et puis peu à peu, les vagues retrouvent le calme apaisant d’une quiétude d’enfant sage, et qu’au milieu de tout cela l’esprit malmené de l’homme disparaisse à tout jamais, au premier murmure d’un vent capricieux.

A moins que… la femme ne soit cette rose que les hommes ont toujours eu dans leur cœur, et qui chaque jour s’est embellie d’une parfaite harmonie de couleurs.

Les épines sont tombées en cette journée, où les hommes ont su offrir une partie de leur temps, et qu’à la chaleur de leur présence, la rose s’est dévêtue pour extirper toute cette douleur, et elle a laissé apparaître toute la beauté, qu’elle avait depuis si longtemps cachée à travers son silence éloquent!

Les larmes comme celles des torrents, qui coulent du fond de mon âme enfermée entre ces quatre murs blancs.

J’ai perdu ma meilleure amie, en sa compagnie nous avons exploré tant d’aventures dans notre prime jeunesse.

Une solide et indéfectible amitié nous liait.

Un soir, elle a été victime alors qu’elle venait de récupérer son fils Angelo des classes de neige, d’un chauffard ivre.

Elle et son fils âgé de douze ans, qu’elle chérissait tant sont partis dans l’au-delà. Quand j’y pense un seul instant, et dire qu’elle commençait à retrouver goût à la vie avec son nouveau compagnon, après un divorce long et éprouvant!

Les anxiolytiques, antidépresseurs ont eu raison de mon courage et de mes coups de gueule.

Je suis redevenue une gentille fifille. Tous les matins, tous les soirs avant qu’arrive avec discrétion mon sommeil vaporeux et irréel, on m’administre des doses de pilules.

Je dis mieux, des bonbons enrobés de chocolat, ou cela va de la couleur jaune à la couleur rose, et j’en oublie.

Il y a même des couleurs si bizarres, que parfois je crois faire des cauchemars.

Je ne recherche aucune explication, mais peut-être que les laboratoires pharmaceutiques, pour se donner une meilleure conscience ont voulu apporter à tous ces malades dans les voies de la guérison, un univers plus coloré!

Par la force des choses et des évènements, je suis devenue une ratatouille, un vrai légume. (Le passé nous rattrape, quand je songe comment dans ma jeunesse, je vantais les fruits et légumes avec grâce et élégance, en les représentant sous leur meilleur jour sur l’étal des marchés!)

Mes journées sont parsemées de rêves où des monstres viennent s’emparer de mon âme, malgré mes plongées sous-marines dans la douce enfance. Mon cœur représente ces barbelés, où mes chairs sont venues se lacérer, sous les tirs et les cris assourdissants de ces balles perdues, qui ont empoisonné mes pensées, et embrouillé mon existence.

Qui aurait pu penser qu’avec mon courage, ma persévérance, à ce jour, je partage ma solitude et mes états délirants dans cet hôpital psychiatrique?

Tous ces médecins de la raison m’observent dans mes moindres faits et gestes, comme si j’étais devenue un rat de laboratoire…

Perchée en haut de cette colline du côté du Lubéron, dans mon mas ensoleillé provençal, j’ai récupéré mes forces dans la quiétude des matins chantants.

Mon nouveau quotidien c’est d’écrire des contes pour les enfants, et des chroniques littéraires pour un canard à grand tirage. J’ai pu enfin retrouver mon monde poétique, qui, en fait ne m’a jamais quitté.

Cet après-midi ce sera pour moi farniente.

Je vais comme à mon habitude pouvoir m’accorder de longues plages de repos, pour mieux me détendre. Voyons voir, je vais faire travailler mes épaules à me baigner dans ce torrent à la verdure qui l’entoure, où l’on a le souffle coupé par la beauté du paysage.

Oh oui, ce torrent d’où j’ai retrouvée en plongeant corps et âme dans ce bain de jouvence, une deuxième vie qui s’est offerte à moi et qui s’annonce sous les meilleurs auspices.

L’existence m’a appris que je peux devenir cet oiseau qui est tombé du nid.

Par un courage à toute épreuve, malgré tous les coups (physiques et émotionnels) que l’on subit, il y a la possibilité d’y croire, d’encore y croire en soi, pour pouvoir se relever petit à petit , et voler de ses propres ailes. Il me semble que tout être humain, dans ses moments de faiblesses en tire une grande force, au vu que rien n’est acquis par avance.

Pour réussir à obtenir une paix intérieure, il faut découvrir le jardin en friche de son âme, le cultiver, le couver des yeux, à nouveau enlever avec soin les mauvaises herbes.

Il faut également jardiner avec passion, pour laisser aux futures générations un cadre de vie rempli de senteurs, de couleurs, et que la plus belle preuve soit cette immensité à perte de vue, de roses flamboyantes dans un site idyllique.

Il faut reconnaître que la famille est un support non négligeable, pour retrouver un juste équilibre dans sa vie.

Juan- Eduardo, par son amour, sa patience, son envie à vouloir comprendre mes maux qui taraudent mon esprit.

Ma fille Audrey, qui se soucie de mon état avec ses hauts et ses bas, et rassure la grand-mère que je vais devenir. Elle, qui déjà pitchoune s’occupait de nous tous, elle gérait la maison dans ces tâches comme une maîtresse d’école, durant mes longs séjours à l’hôpital.

Ma douce chérie, tu sais combien j’admire ta force de caractère, et surtout je suis fière d’avoir mis au monde une fille si exceptionnelle, une véritable princesse!

Pour mon fils Marc- Antoine, il se construit par petits tâtonnements, il recherche lui aussi sa voix intérieure, qui pourtant l’interpelle.

Il faut être à son écoute, se montrer patiente pour qu’il retrouve le chemin de la sérénité.

Je sais que c’est un bon petit gars, dans l’état actuel des choses, il pense à s’amuser à tout va. Il a gros atout dans son jeu, comme son père Juan- Eduardo, quand il faudra véritablement se relever les manches, il sera le premier à se jeter à l’eau!

Il foncera avec intelligence et réflexion vers un avenir prometteur.

Un tout petit dernier détail, à chaque instant de son existence, il faut offrir son cœur, pour pouvoir partager toutes ces preuves d’amour qu’il nous reste à donner!

La vie est aussi simple que ça…

Voici 23 nouvelles qui ont été pondues à travers une certaine observation de clichés saisis sur l’instantané, tiens comme le regard qui perce, pour mieux épier la poule quand elle va pondre son œuf. Mais dieu, (sans faire de parjure!) qu’il est difficile de pouvoir détourner la vigilance de cette dernière, où par ses gloussements, ses caquetages, les signes avant- coureurs d’une future ponte.

Oui mais voilà la poule est capricieuse, et elle se permet de discuter allègrement avec ses copines, pour vous faire tourner en bourrique, et retour à la case départ, donc point de nid trouvé, mais surtout encore moins les œufs qui constituent le trésor à découvrir.

Le but recherché est d’obtenir la tendresse d’une mère qui vous complimente par votre attitude, votre patience, votre persévérance sur la trouvaille du jour.

Alors soyons beau joueur, et perdons-nous dans les règles littéraires pour accoucher quelques phrases coordonnées dans la douleur, mais aussi dans le plaisir de créer une succession d’histoires, qui n’ont que le souci de vous accaparer un instant…

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